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Discographie

Théodore Dubois “Chamber Music with Organ & Motets”

Théodore Dubois (1837-1924) :
Hymne nuptial (violon, alto, violoncelle, harpe, orgue) F-Dur
Agnus Dei (soprano, ténor, orgue) F-Dur
Ave verum (baryton et orgue) Des-Dur
Sub tuum (soprano, ténor, basse, orgue) Des-Dur
Ave Maria (soprano, violon, violoncelle, harpe, orgue) As-Dur
Ave verum (ténor et orgue) F-Dur
Andante religioso (violoncelle et orgue) G-Dur
Méditation-Prière (violon, harpe et orgue) D-Dur
Cantilène (violon, cor et orgue) D-Dur
Tantum ergo (soprano et orgue) E-Dur
Mélodie religieuse (violon, harpe, contrebasse et orgue) E-Dur
Verbum supernum (soprano, ténor, basse et orgue) F-Dur
Memorare (soprano, ténor, basse et orgue) As-Dur
Tantum ergo (soprano, ténor, basse et orgue) d-moll
Cantilène nuptiale (violon et orgue) A-Dur
Cantilène religieuse pour orgue C-Dur
Panis angelicus (ténor, harpe, violoncelle, contrebasse et orgue) D-Dur
Méditation (violon, hautbois et orgue) D-Dur

Katia Velletaz, soprano
Emiliano Gonzalez Toro, ténor
Benoît Arnould, baryton
Baptiste Lopez, violon italien anonyme (1690)
Caroline Donin, alto Tecchler (1724)
Pauline Buet, violoncelle italien anonyme (vers 1860)
Mathieu Serrano, contrebasse allemande anonyme (seconde moitié du XIXème siècle)
Olivier Rousset, hautbois Buffet Crampon (2007)
Matthieu Siegrist, cor Raoux Millereau ascendant à 3 pistons (vers 1890)
Clara Izambert, harpe Érard (fin du XIXème siècle)
Diego Innocenzi, orgue et direction

Orgue Aristide Cavaillé-Coll (1865) de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris

Super Audio CD Information  


© C. Renaud

 

Album Review

La postérité retient de Théodore Dubois l’auteur
d’un traité d’harmonie qui fit longtemps autorité
et qui s’utilise encore de nos jours dans un certain
contexte. Depuis une vingtaine d’années, grâce à
ses descendants, l’oeuvre musicale de ce
compositeur à la charnière des XIX° et XX° siècles
refait surface : Circulation de partitions,
discographie abondante, nouvelles éditions…
Le présent enregistrement apporte aussi sa pierre par un
programme quasi inédit. Regroupant diverses pièces
utilisant une orchestration diversifiée, un catalogue utile
permet de faire face à un tas de situations ou de demandes
(messes, mariages, enterrements). l’ambiance est voisine
d’une pièce à l’autre, d’un style quelque peu désuet, mais
encore attachant. L’univers sonore et musical du tournant
de siècle est déclamé devant nous, et rendu à la perfection
par une équipe de musiciens hors pair. On est sous le
charme, tout simplement.
Mais la démarche va plus loin encore, jusque dans la
minutie de la prononciation du latin, qui comme chacun
sait a bien évolué au cours du temps et des pays. Aussi
l’anachronisme peut s’immiscer rapidement si l’on n’y
prête pas attention. Les musiciens et les historiens nous
indiquent que la prononciation du rite gallican « à la
française » perdura jusqu’au début du XX° siècle, alors
que peu a peu s’imposa la liturgie et la prononciation
ultramontaine qui finirent par être définitivement
adoptées, ce dont il est tenu compte ici en fonction des dates de composition des oeuvres. Question d’habitude pour nos oreilles souvent
trop formatée, comme pour les choix de diapason ou de tempérament. D’autres problèmes, ceux de l’orchestration et du choix des voix
sont ici harmonieusement résolus.
Théodore Dubois, successeur de Franck à la maitrise de SainteClotilde
à Paris, montre au travers de cet enregistrement, sa noblesse
d’écriture et la place qu’il occupe dans l’univers musical de son temps. Diego Innocenzi aux claviers de l’orgue de choeur de l’église
SaintJacques
à Paris dirige et accompagne de mains de maitre ses solistes vocaux et instrumentaux, sur une pâte sonore dont seul
CavailléColl
avait le secret. L’occasion au passage de découvrir un orgue de choeur d’exception et d’en comprendre au mieux son
véritable usage.
- Frédéric Muñoz, ResMusica du 21 septembre 2014